18/07/2019
Contamination de l’eau par le tritium : la CRIIRAD interpelle les autorités
La CRIIRAD vient d’adresser aux autorités une demande de révision drastique des normes applicables à la contamination radioactive de l’eau potable. Il faut mettre fin au régime de faveur dont bénéficient les activités nucléaires : il leur permet d’exposer la population à des niveaux de risque plus de 100 fois supérieurs à celui qui est toléré pour les cancérigènes chimiques.
Lire la lettre ouverte adressée le 11/07/2019 en RAR à la ministre de la Santé, au ministre de la Transition Écologique et Solidaire et au président de l’ASN.
La CRIIRAD demande également que toutes les communes dont l’eau potable est contaminée par le tritium soient recensées, que les situations soient évaluées et que les habitant.e.s soient informé.e.s. Un plan d’action doit permettre de traiter les situations par ordre de priorité, en tenant compte notamment de la durée et de l’intensité de la contamination.
Un grand merci à ceux et celles qui ont recherché les résultats de leur commune sur le site du ministère de la Santé !
Nous avons répondu à plus de 90% des personnes qui nous ont adressé leur constat d’anomalie mais quelques dossiers sont encore en cours de traitement. Nous avons pris du retard sur notre planning à cause du sous-effectif lié aux congés d’été mais surtout parce que les cas de figure se sont révélés plus complexes qu’attendu. Nous savions la consultation des bulletins très fastidieuse mais, sur la base de notre expérience, nous la pensions relativement simple. Plusieurs exemples qui nous ont été signalés (notamment sur l’Isère, les Hauts de Seine et le secteur de Nantes) ont révélé un nouveau type de dysfonctionnement qui transforme les recherches en véritable jeu de piste.
Les anomalies peuvent concerner de très grandes villes et pas seulement un petit village qui serait passé à la trappe. Nous avons des cas d’absence totale de contrôle (aucune analyse de radioactivité depuis 2005, date de l’entrée en vigueur de l’obligation de contrôle de la radioactivité de l’eau potable) ; des cas de fréquence d’analyse inférieure, voire très inférieure, à celle fixée par la réglementation ; des cas d’absence de résultats alors que des analyses ont pourtant été réalisées puisque nous les avons trouvées en effectuant la recherche à partir d’une autre commune ou en dehors du site du ministère de la Santé. Nous ignorons encore l’origine des problèmes : défaut de contrôle ? Défaut de transmission des résultats ? Défaut de conception de la base de données ? Quelle que soit l’explication, les faits sont là : contrairement à ce qu’affirme le site ministériel, des millions d’habitant∙e∙s n’ont pas accès aux résultats des analyses de radioactivité.
Nous publierons nos constats au cours des 10 prochains jours, avec mise à disposition des courriers adressés aux sociétés responsables de la production et de la distribution de l’eau et aux Agences Régionales de la Santé. Une foire aux questions et des modèles pour faciliter vos démarches sont en cours de rédaction.
Bon courage à tous ceux qui poursuivent les vérifications,
Merci à tous pour votre soutien à notre association,
Très cordialement
L’équipe de la CRIIRAD
PS : n’oubliez pas qu’un compte spécial a été créé pour le dossier « eau potable / tritium ». Envoyez vos constats à mobilisations@criirad.org
17:18 Publié dans Loire, Tritium (eau) | Lien permanent | Commentaires (0)
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