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01/02/2018

Décryptage du discours vicié de JM JANCOVICI...

JANCOVICIeux... vous savez... c'est ce type qui, en 2009 sort un livre "... 3 ans pour sauver le Monde", puis qui laisse passer quelques années depuis 2012 (pour faire oublier ce titre très publicitaire mais vite périmé)... et qui sort finalement l'an dernier un nouveau livre "Dormez tranquille jusqu'en 2100" ! Le ridicule ne tue pas, contrairement au nucléaire.

 

Un rappel pour les vicieux de la trempe de JANCOVICI :

Les pro-nucléaires comme lui n'ont pas de chance en France, car avec la fermeture des dernières centrales à fioul du Pays, c'est bien le nucléaire qui est l'énergie* la plus émettrice de gaz à effet de serre (CO2, etc.) en France ! Oui, le charbon ne représentant que 1 % de la production électrique, on en parle pas en France. Quant au gaz à cycle combiné, il est très peu utilisé et pourra bientôt être d'origine renouvelable. Le reste, 21 %, émet zéro CO2 (les éoliennes, les panneaux solaires et les barrages n'ont ni combustible, ni cheminée, pas la peine de faire un dessin pour comprendre cela...).

Ça doit leur faire mal au nuc., de lire cette vérité criante. NUCLÉAIRE = CO2 ! Car il faut bien aller à l'uranium, comme on allait au charbon avant. Et ce, tous les jours, creuser le sol, encore et encore pour aller chercher la matière radioactive... avant de creuser le sol, encore et encore pour enfouir nos ordures nucléaires. Au bilan : CO2 + déchets nucléaires. Il n'y a pas pire industrie !

Nous n'avons plus d'uranium en France, mais nous avons une armée pour surveiller la spoliation des gisements au Niger par exemple et la même armée pour imposer l'enfouissement des déchets radioactifs à Bure ?

Ces vendeurs de livres publicitaires n'ont pas tout compris, visiblement.

 

* électrique (le lobby nucléaire ne le précise jamais)

25/01/2018

La SFEN parle de transformer les noms et l'uranium en...

... or qui dure ?, ça n'existe pas !

... uranium qui contamine pour des millénaires ?, ça, ça existe.

orano_transformer_luranium_en_ordures.jpg

Feu Avena... il areva ce qu'il devait arriver : LA FAILLITE du nucléaire !

Il reste les ordures : les déchets nucléaires (de Bure et) d'ailleurs.

NUCLÉAIRE STOP ! No future !

24/01/2018

C’est incroyable qu’on n’ait pas encore fondu un cœur de réacteur

« C’est incroyable qu’on n’ait pas encore fondu un cœur de réacteur » : des techniciens EDF s’inquiètent

par Nolwenn Weiler

Les centrales nucléaires françaises sont-elle sûres ? Basta ! a rencontré des techniciens qui travaillent ou ont travaillé dans leur centre névralgique : la salle de commande, et ses dizaines de circuits, diodes ou panneaux lumineux censés avertir du moindre problème. C’est de là qu’est surveillé le bon déroulement de la fission nucléaire, et que peuvent être activées les protections et dispositifs de secours en cas d’accident. Mais les centrales s’abîment, alertent ces agents EDF. Les objectifs de rentabilité et un management absurde ont affaibli les collectifs de travail et la transmission des compétences... Ils décrivent une situation inquiétante.

Salle de commande d’une centrale nucléaire française, un jour d’automne 2017. L’arrêt de tranche – le réacteur et ses équipements –, nécessaire pour remplacer le combustible nucléaire et assurer l’entretien de l’installation, est terminé. Le moment est venu de remettre le réacteur en route. « Pour s’assurer que la réaction nucléaire reste sous contrôle, au franchissement de chaque pallier, les opérateurs doivent verrouiller manuellement un système de protection automatique du réacteur depuis le pupitre de commande », explique Louis, qui a travaillé pendant 20 ans en salle de conduite – le poste de contrôle des réacteurs [1].

Mais ce jour là, les deux opérateurs et les deux ingénieurs présents dans la salle de commande n’arrivent pas à activer le système de verrouillage manuel. Résultat : l’arrêt automatique du réacteur s’active, et l’équipe doit recommencer toute l’opération depuis le début. « Ils avaient bien lu dans le manuel de procédure qu’une rangée de diodes devait s’éteindre, mais ils ne l’ont pas vue. Parce qu’en salle de commande, il y a des dizaines de diodes et d’écrans. Les procédures se contentent souvent de descriptions chronologiques, qui ne mettent pas en relief les points les plus importants », commente Louis, encore incrédule.

En vingt ans, une profonde évolution des méthodes de travail

« La salle de commande, c’est un lieu de pouvoir, c’est clair. Et les ingénieurs sont excités de de s’y retrouver, estime Jean, qui a lui aussi travaillé plus de vingt ans à la conduite. Mais c’est surtout un lieu extrêmement technique. Il y a soixante circuits à connaître sur le bout des doigts. Et souvent les cadres ne les connaissent pas. Ça paraît complètement incroyable : le fonctionnement de la centrale, c’est quand même la base du métier ! » Louis appartient à la première génération des travailleurs du nucléaire : il est arrivé au début des années 80, quand la France construisait plusieurs nouveaux réacteurs chaque année. Il a lui même participé à la construction de la centrale dans laquelle il travaille. Jean est arrivé quelques années plus tard. Avant d’être en salle de commande, ils ont été techniciens, en charge de l’entretien de l’installation. La « machine », comme ils l’appellent, ils la connaissent par cœur. Des circuits hydrauliques et électriques aux règles de protection et de régulation, en passant par la géographie des lieux.

Tous deux se rappellent qu’ils ont passé beaucoup de temps à observer et apprendre le fonctionnement de la centrale. « On a appris les schémas de fonctionnement, observé les anciens travailler, fait des stages. Nous avons surtout beaucoup, beaucoup discuté, se souvient Louis. On échangeait entre les différents corps de métiers, en parfaite collaboration. On se donnait des idées, on questionnait nos pratiques. C’était une façon de travailler extrêmement bénéfique et efficace. La preuve : les trois quarts d’entre-nous débutaient. Mais en deux ans, on est devenus très bons. »

« Nous travaillions de manière très collective et très solidaire, ce qui nous a fait progressé très rapidement », confirme Jean. Les deux techniciens regrettent qu’à ces formations « in situ », et à ces échanges sur les pratiques aient succédé des méthodes de travail très procédurales. Citant les ingénieurs qui n’ont pas su assurer le redémarrage de la centrale, ils estiment que s’ils avaient préalablement observé un ancien à la manœuvre, en prenant le temps nécessaire à leur apprentissage, ils n’auraient eu aucune difficulté à actionner la protection.

Au nom de la performance économique, la maintenance amputée

Pour eux, comme pour plusieurs de leurs collègues, cette mise à distance de la technique s’est amorcée dans le courant des années 1990. « Il ont commencé à fermer les vannes en 1995, retrace Frank, passé par divers postes et aujourd’hui en charge de la gestion des équipes de conduite au sein d’une centrale. Il fallait donner une bonne image du bébé avant d’entamer la phase de privatisation (intervenue en 2004, ndlr). Ils ont donc arrêté la maintenance. Et on a commencé à bricoler. »

Le solide stock de pièces détachées dont dispose EDF pour maintenir ses centrales en activité fond comme neige au soleil. Les agents en sont réduits à faire durer les pièces le plus longtemps possible, et à s’accommoder de rafistolage. La maintenance des arrêts de tranche est déléguée aux sous-traitants. Et le choix de ces sous-traitants se fait souvent au moins disant. Avec l’arrêt de la maintenance, la formation des nouveaux agents EDF a peu à peu disparu. C’est en effet lors des chantiers d’entretien, parfois très complexes à mener, que beaucoup intégraient un savoir faire pratique que ni les formations théoriques ni les procédures ne peuvent entièrement formaliser.

« En plus, l’arrêt de la maintenance a fait couler toutes les petites PME qui nous fournissaient du matériel », précise Louis. Les fournisseurs de vannes, et du matériel qui permet d’en assurer l’entretien ont pour beaucoup d’entre-eux disparu, de même que les robinetiers qui assuraient le maniement de ce matériel. « Il y a ensuite eu un arrêt des embauches, souligne Luc, assigné à la surveillance de la qualité des câbles et des tuyaux. Ce changement a été très net à partir de 2005 et du plan d’économie de 7,5 milliards d’euros décidé alors par la direction financière d’EDF. »

Appelé « Phares et Balises », ce plan avait pour seul objectif de réduire les coûts de fonctionnement. Les travailleurs, mais aussi les besoins techniques et matériels, en ont payé le prix fort. La maintenance préventive est sacrifiée, les machines doivent être le plus disponibles possibles, et s’adapter aux fluctuations des prix de l’énergie [2].

Sanctionné pour avoir refusé de redémarrer un réacteur

« Pendant les arrêts de tranche, on a l’impression que le seul risque qui importe à la direction, c’est de perdre du temps, lâche Frank. C’est leur obsession. Alors que la nôtre, c’est d’avoir une machine qui fonctionne et qui soit d’équerre quoi qu’il arrive. » « Il y a toujours eu dans le nucléaire cette idée selon laquelle "le temps, c’est de l’argent". Mais il était évident pour tout le monde qu’on ne pouvait pas redémarrer tant que ce n’était pas réparé. La direction était composée de personnes issues du technique, et le rapport de force nous était favorable », analyse Louis.

Il y a quelques années, Louis a été sanctionné, avec l’un de ses collègues, après avoir refusé de lancer le redémarrage d’un réacteur. Les conditions optimales de sécurité n’étaient, selon lui, pas réunies : il n’y avait pas assez de stock de bore, substance chimique qui sert à modérer la réaction nucléaire. Par ailleurs, les réservoirs d’eau n’étaient pas disponibles, et l’une des pompes du circuit de secours ne tournait pas correctement. « C’est incroyable qu’on ait pas encore fondu un cœur, lâche Jean. Heureusement, la machine a été bien conçue, avec du très bon matériel. »

Mais cette excellente facture est elle aussi menacée, estiment les techniciens. « On n’arrête pas de mettre en cause les concepteurs, tempête Jean. Prenons les piscines de stockage : elles ont été conçues pour que l’on n’atteigne jamais la masse critique de combustible : les assemblages d’uranium sont suffisamment éloignés les uns des autres pour qu’il ne puisse pas y avoir de réaction nucléaire. Ce qui fonctionne parfaitement avec de l’uranium enrichi à 3 %. Mais pour augmenter les rendements, on est passé sur du 4%. Et là, les risques de réaction nucléaire sont réels. Cela complique notre travail, et augmente le danger. »

Réorganisations permanentes et perte de repères

En même temps que le nucléaire se met à devoir cracher du cash, des changements majeurs, incompréhensibles pour les salariés, interviennent du côté de l’organisation du travail. « Ils ont ajouté des boucles de décision entre chaque service, illustre Louis. Par exemple entre la conduite et la chimie. » L’une des tâches quotidiennes de l’équipe de conduite consiste à remplir et vider les nombreux réservoirs à eau que contient une centrale nucléaire, où l’eau a un rôle essentiel : elle sert à transporter les calories, à modérer la réaction nucléaire, ou encore à protéger les travailleurs des radiations. « Pour savoir quel réservoir est disponible, on doit consulter les chimistes qui contrôlent la qualité de l’eau. Avant, on était en contact quotidien. On se parlait tout le temps. Maintenant, il y a une application informatique qui gère la chimie, et on apprend par ordinateur ce qu’on doit faire. Mais cela crée des distorsions de compréhension, et cela nous fait perdre un temps fou. »

Peu à peu, les moments d’échanges sur le travail et de réflexion collective disparaissent. « Ils ont instauré un truc qui s’appelle "sérénité en salle de commande", illustre Félix, un chimiste. Plus personne n’a le droit d’y entrer. Alors qu’avant, c’est le lieu où on allait dès qu’on arrivait au boulot. C’est l’endroit où l’on peut avoir des informations en temps réel. Fiables, actualisées, non déformées par différents filtres. C’était un lieu d’échange, d’organisation et de formation essentiel. »

D’après les agents, l’encadrement répète à l’envie qu’une organisation n’est pas faite pour durer, sans que personne ne comprenne exactement pourquoi. Comme si le changement organisationnel répondait à une loi inexorable de la nature. « Mais quand l’organisation change tout le temps, les gens passent leur temps à chercher leur place. Ils ne s’occupent plus du reste, alerte Luc. Comment se rendre disponible pour faire remonter une problématique qui vous inquiète, quand vous ne savez pas à qui vous adresser ? L’analyse critique devient un problème en soi, parce que vous ne pouvez pas la faire remonter. » 

Affaiblir le pouvoir des agents issus du « métier »

Ceux qui persistent à avoir des attitudes interrogatives sont systématiquement dénigrés. « C’est très compliqué, affirme Louis. Car notre travail consiste précisément à nous interroger, à longueur de journée, pour identifier des problèmes et les résoudre. Il s’agit quand même d’une industrie dangereuse, où la découverte des anomalies est capitale. » « Avant, dès qu’on voyait quelque chose, on le signalait, ajoute Frank. Aujourd’hui c’est fini. L’autre jour, en salle des machines, j’ai vu qu’une pompe était consignée. Je me suis demandé pourquoi. C’est une pompe qui est branchée sur le circuit de secours. Cela peut donc servir… Mais personne n’a été en mesure de m’expliquer pourquoi. Surtout, personne n’a compris pourquoi je posais cette question ! »

« Pourquoi est-ce que tu as été cherché ça ? », s’entendent reprocher des agents qui soulignent par exemple des lacunes dans les méthodes de test de solidité de câbles et tuyaux. « Ce n’est pas ton boulot ». « Si vous l’ouvrez, on vous isole, reprend Luc. On convainc vos collègues que vous êtes un mauvais élément. On véhicule des calomnies sur vous, on affirme que vous avez des problèmes à la maison. Il faut avoir un sacré mental pour résister. »

« Un jour, un poste de chef s’est libéré, rapporte Louis. A notre grand étonnement, ils ont choisi le plus médiocre des quatre candidats. Celui que nous pressentions connaissait pourtant l’installation comme sa poche. Il aurait même pu être le directeur de la centrale. Il nous a semblé complètement absurde qu’il soit écarté. On a compris des années plus tard. Il incarnait ce que la direction voulait démolir : notre métier. Ils ne pouvaient pas privatiser EDF comme ça, d’un seul coup. On aurait mis la France dans le noir. Ils ont donc fait autrement ; ils nous ont attaqué là où on était forts, là où on était soudés, là où on avait le pouvoir : notre travail. »

« Si Kafka venait chez nous, il écrirait deux bouquins par trimestre »

Résultat de ces changements majeurs de gestion et d’organisation : l’installation s’abîme, au niveau matériel comme au niveau humain. Le secteur de la maintenance s’est complètement vidé. Cette activité est désormais assurée à 80 % par les sous-traitants. Des tas de métiers ont été éliminés. Il n’y a plus un agent chaudronnier au sein d’EDF, alors qu’une centrale compte des dizaines de kilomètres de tuyaux. Ou alors, il fait autre chose que de la chaudronnerie : il est chargé d’affaires dans les bureaux, par exemple. « On manque à ce point de soudeurs qu’on est totalement dépendants des prestataires. Quitte à ce qu’ils viennent se faire la main chez nous. Lors du dernier arrêt de tranche, ils s’y sont repris à 14 fois sur certaines soudures ! », raconte Louis qui a l’impression de patauger dans l’absurde.

« Si Kafka venait chez nous, il écrirait deux bouquins par trimestre », enfonce Louis. En cas de fuite sur un circuit, au lieu de la réparer, on envoie un agent de terrain qui doit cocher une case sur une feuille A4 qu’il garde avec lui (et qu’il remet en fin de journée à son responsable) toutes les deux heures pour dire qu’il y a une fuite. Même chose pour une alarme incendie défectueuse, se désole Frank : on envoie quelqu’un toutes les deux heures pour s’assurer qu’il n’y a pas d’incendie. Et il coche.

Au-delà du désintérêt de ces missions et du mépris qu’elles représentent pour un salarié, le système n’est pas du tout sûr : « Le gars peut très bien cocher la case sans aller vérifier. C’est déjà arrivé », note Franck. Il y a aussi eu le programme OEEI, pour « Obtenir un État Exemplaire des Installations ». « C’était magnifique, ironise Jean. Ils ont décidé ça en 2005, réalisant que les installations s’abîmaient, quand même… Chez nous, ils ont tout repeint. Même des trucs qu’il ne fallait pas peindre. Avec les mécanos, les électriciens et les chimistes, on était atterrés. On se demandait si c’était une blague. Comme si une centrale, qui est avant tout une usine, devait ressembler à un salon de thé. » 

« Quand un accident arrive, ce n’est jamais celui qui était prévu »

« Notre entreprise se casse la gueule, il faut être clairs là dessus. Mais on ne peut pas dire que c’est seulement à cause de l’organisation du travail. C’est délicat, parce que chacun de nous en fait partie. Du coup, quand ça ne va pas, on accuse les prestataires », déplore Louis. Ce fonctionnement atomisé, où chacun travaille de son côté sans se sentir responsable de quoi que ce soit, pose de vrais problèmes en matière de sécurité. « Le risque nucléaire est énorme, et on le sait. Enfin, nous, on le sait. Mais il faut pouvoir l’assumer collectivement. Ce n’est pas possible individuellement. Dans un cadre collectif, on peut gérer un accident beaucoup plus facilement. Parce qu’on se parle, on se connaît, on évalue au fur et à mesure ce qui se passe et ce qui peut être fait. »

Les techniciens regrettent que les cadres s’accrochent à des procédures, dans lesquelles ils semblent avoir toute confiance. « La surveillance est assurée par des gars qui suivent ce que disent des ordinateurs, ou des listings pré-établis. C’est n’importe quoi, proteste Louis. Quand un accident arrive, ce n’est jamais celui qui était prévu ou programmé. »

Pour lui, si un accident grave devait arriver, « ce serait à cause de l’organisation du travail : il y aura un enchaînement de conneries, d’absence de prise de décision, de non-mobilisation des compétence de gens qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble. » « Ce que nous espérons, termine Frank, c’est qu’un jour ils n’arriveront tout simplement plus à redémarrer les centrales, faute de compétences. Et que le nucléaire s’arrête comme ça. Enfin ça, c’est le scénario optimiste. »

Nolwenn Weiler

Photo : Opérateur de conduite à la centrale nucléaire EDF de Fessenheim / Crédit : EDF

Notes

[1Tous les prénoms ont été modifiés

[2Sur la gestion des industries électriques et gazières, désormais axée sur la performance financière au mépris des besoins techniques et de la sécurité, voir Le travail sous haute tension. Risques industriels et perspectives syndicales dans le secteur de l’énergie, par la sociologue Anne Salmon. Éditions Desclée de Brouwer, 2011.

06:38 Publié dans Risques | Lien permanent | Commentaires (0)

12/01/2018

ATTENTION MANIPULATION autour du lien entre "terres rares" et industrie...

Ami-e-s de Bure et d'ailleurs, attention aux manipulations anti-renouvelables du lobby nucléaire, SVP.

Ceux-celles qui parlent et écrivent sur le sujet des "terres" rares (néodyme, etc. qui ne sont pas des terres...) avec leur smartphone à la main, ne savent-ils pas qu'il y a infiniment moins de néodyme dans une éolienne ou un panneau solaire photovoltaïque que dans un smartphone classique !?... puisque les éoliennes classiques et les panneaux solaires au silicium n'utilisent pas de "terres" rares !

Le silicium c'est du verre purifié (débarrassé de l'oxygène contenu dans la silice extrêmement abondante). Point !

Les éoliennes en mer pourront* utiliser du néodyme mais ce n'est pas obligatoire (Enercon n'en utilise pas, par exemple). Quelques tonnes de métaux précieux recyclables pour une éolienne de 4 méga-Watts (4 MW) qui produira l'électricité de l'équivalent d'une ville de 12 000 personnes (oui, une éolienne classique c'est plus de 10 000 personnes alimentées !) durant 20 à 30 ans... Comparez donc cela à quasiment un téléphone vendu en France toutes les secondes (pour une durée de vie moyenne de 2 ans seulement !)...

Bref, se battre contre des moulins à vent modernes en faisant des copier-coller (avec des smartphones "industriels") de sites Internet avec des liens vers des sites pro-nucléaires**, c'est bien dommage les ami-e-s !

Ne tombons pas dans ce piège enfantin, SVP !

Merci

 

Un hibou d'Anjou et d'ailleurs

 

* : http://decrypterlenergie.org/la-rarete-de-certains-metaux...

** : Piège des liens Internet non vérifiés : https://vmc.camp/2017/12/14/bure-st-affrique-rte-degage > https://douze.noblogs.org/amassadahttp://stopeoliennes.over-blog.com/2015/03/eoliennes-le-p... ou https://douze.noblogs.org/collectifs-locaux-contre-les-eo... ou etc.

 

 

 

06/01/2018

BURE : le projet - café repaire

A 500 mètres sous terre, dans les entrailles du sous-sol meusien,
la filière nucléaire projette de creuser un caveau pour l’éternité.
Ce qui se joue là-bas est essentiel.
S’opposer au projet CIGEO, c’est refuser de devenir cogestionnaire
du désastre atomique qui en suivra.
Alors des militants ont convergé pour lutter sur place,
pour faire, face à la menace d’une contamination,
le pari d’une contestation joyeuse !

RENDEZ-VOUS  MARDI 9 JANVIER 2018
à partir de 19h30  au bar Le Challenge (12 Place Pierre Mendès France - ANGERS) :

– Rappel du projet par les camarades de SDN49
– Témoignages de la lutte et de la vie sur place
– Actions futures du Comité angevin de soutien

Soirée d’information et de débat avec le Comité angevin de soutien à Bure

 

16/12/2017

Ne jouez plus avec votre facture EDF. Luttez !

 

http://www.sortirdunucleaire.org/quitte-ou-double

www.enercoop.fr

facebook.com/Angers.Bure.Solidarite

etc.

 

 

29/11/2017

Areva-EDF pollue la France, partout près de chez vous !!

Une délégation de SdN 49 et SdN L&V s'est rendue à St-Priest la Prugne (42, limite 03) le mois dernier. En attendant d'autres images et vidéos, en voici tournées par des professionnels :

 

La plupart des Français-es habitent à moins de 200 km d'une ancienne mine d'Uranium d'Areva-EDF qui crache son poison dans les rivières et fleuves de France (cf. carte ci-dessous) !

carte-francenuc-seule-bc361.jpg

Le Ministre nHulot*, ne peut rien faire ; il n'est pas Ministre de la Santé, il est Sinistre du CO2. Point.

 

* https://twitter.com/n_hulot

 

 

30/10/2017

Paris, du 2 au 4 novembre 2017 3ème Forum Social Mondial Antinucléaire

 En route vers un monde sans nucléaire, ni civil ni militaire

De nouvelles thématiques sont venues enrichir la dynamique du Forum Social Mondial (FSM) depuis la première session qui a eu lieu à Porto Alegre en 2001.

Le premier Forum Social Anti-nucléaire s’est tenu au printemps 2016 à Tokyo, où un « Appel pour un réseau mondial vers un monde sans nucléaire » a été lancé. A Montréal, un second Forum Antinucléaire a eu lieu à l’occasion du FSM.

En 2017, c’est en France, pays le plus nucléarisé au monde, que se tiendra le troisième Forum Social Mondial antinucléaire.

Pour débattre de toutes les questions liées à la lutte contre le nucléaire civil et militaire, nous vous invitons à une rencontre internationale, où nous partagerons nos expériences et chercherons ensemble les moyens d’agir pour l’émergence d’un monde sans armes nucléaires et sans production d’énergie d’origine nucléaire.

 

Pour consulter le programme du Forum, accéder à la page :

http://fsm-antinucleaire2017.nuclearfreeworld.net/programme/

 

Et pour vous inscrire, utiliser la page :

http://fsm-antinucleaire2017.nuclearfreeworld.net/inscription/

 

01/10/2017

Les antinucléaires prennent St-Lô (50), avant que ce soit l'EPR qui prenne... Lô !

Hier, dans la Manche :

 

Et en bonus, un peu d'humour... :

 

Et durant ce temps-là, l'Agent de Sécurité du Nucléaire d'EDF (ASN... son vigile, quoi !) s'apprête à autoriser l'EPRil atomique...

 

10:02 Publié dans Actu, EPR | Lien permanent | Commentaires (0)

20/09/2017

Bure: «Ils pointaient leurs armes droit sur nous»

- Par

Près de 150 gendarmes ont mené plusieurs perquisitions visant des opposant.es au projet Cigéo d’enfouissement de déchets nucléaires mercredi 20 septembre. Les militant.es dénoncent une opération disproportionnée et témoignent d’une pression policière constante.

 Une rafale de perquisitions, des portes forcées au pied de biche, des fenêtres de caravanes brisées, de nombreuses saisies de matériels informatiques, de tracts et même du manuscrit d’un livre en cours : les gendarmes ont mené une opération de grande ampleur contre des opposant.es au centre de déchets nucléaires Cigéo mercredi 20 septembre.

Pendant plusieurs heures, « la maison de résistance », lieu de vie collectif historique du mouvement d’opposition à Bure (Meuse), ainsi que « la gare », autre site du mouvement à Luméville-en-Ornois, et des logements privés ont été perquisitionnés par environ 150 gendarmes.

« Ils ont fracassé la porte, ont cassé une vitre, et sont rentrés dans la maison. Ils ont pris les identités de tout le monde et ont commencé à tout sortir : les ordinateurs, les imprimantes, la photocopieuse, des dossiers, des livres, tous les appareils multimédias, raconte Nathalie, qui dormait dans la maison de résistance avec 10 à 20 autres personnes. Un flic nous a demandé plusieurs fois d’attacher un chien et a dit : “Si vous ne l’attachez pas, on a une arme, on peut l’utiliser”. »

Une personne a été interpellée et placée en garde à vue pour rébellion. « J’étais en train de dormir dans une caravane garée à côté de la maison quand j’ai entendu des coups forts à la porte, décrit Ben. J’ai ouvert, j’étais en pyjama, et j’ai vu d’énormes spots de lumière braqués sur moi. Ils étaient 14, en tenue, et m’ont demandé de m’asseoir à un endroit où ils pouvaient me voir. » La militante est ensuite conduite au commissariat pour un contrôle d’identité. « La rue grouillait de flics, armés, le tonfa à la ceinture. Il y avait 15 ou 16 gros fourgons. Ils nous aboyaient dessus : “Reste là”, “Bouge pas !” »

Louise dormait dans un appartement de Mandres-en-Barrois, village tout proche, quand elle reçoit l’appel d’un ami qui la prévient des perquisitions en cours. « Je regarde par la fenêtre, je vois des casqués dans la rue. Puis j’entends du bruit à la porte. Les gendarmes rentrent dans l’appart avec un double des clés. Ils crient dans le salon : “Gendarmerie nationale, perquisition!” On est quelques-uns à l’étage. Je vois qu’ils pointent leurs armes droit sur nous en gueulant comme des fous “ne bougez pas !”. C’était vachement agressif. » Une commission rogatoire est présentée aux habitant.es, sans nom de personne ni adresse, pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un ou plusieurs délits et dégradation volontaire d’un bien par moyen incendiaire ».

Dans le logement, des « Robocops avec des casques à visière, ils étaient une demi-douzaine », décrit une personne présente, saisissent des carnets de notes, des archives, des tracts, des ordinateurs, des clés USB, des disques durs, des cartes SD, des téléphones… « Parfois ils regardaient les notes, parfois ils prenaient les choses en vrac », décrit Jérôme, un journaliste professionnel présent dans le logement – mais qui ne s’est pas identifié en tant que tel – dont le matériel d’enregistrement a également été emporté. En tout, 42 enveloppes d’objets ont été saisies, selon Louise. Dans un autre appartement, Joël, voit arriver huit ou dix gendarmes à 6 heures du matin : « Ils ont fouillé pièce par pièce et ont pris des photos de l’appart sous toutes les coutures. Ils ont pris un téléphone, un disque dur, un ordinateur, des carnets, de vieilles notes de réunions. Un gendarme avait un Taser à la main. Je lui ai fait remarquer que ce n’était peut-être pas la peine. »

Le procureur de la République de Bar-le-Duc, Olivier Glady, a précisé que les perquisitions étaient liées à la commission rogatoire d’un juge d’instruction enquêtant sur l’attaque en juin dernier d’un hôtel-restaurant utilisé par les personnels de l’Agence nationale des déchets radioactifs, l’Andra, par des opposants au projet Cigéo. Le parquet mène d’autres investigations portant sur des affrontements en marge d’une manifestation le 15 août ayant fait plusieurs blessés, dont deux gendarmes et un militant qui a failli perdre son pied dans l’explosion d’une grenade. Au moins une perquisition concerne des faits d’infraction à la législation sur les stupéfiants.

La maison de résistance à Bure est un lieu emblématique de la lutte contre l’enfouissement des déchets nucléaires dans ce territoire déshérité à la frontière de la Meuse et de la Haute-Marne. Elle se compose d’une cuisine, d’un bureau, d’une bibliothèque, un grand dortoir, quelques chambres et une grande salle de réunions et de projections. Ouverte en 2004, elle a accueilli des centaines de militant.es qui viennent y passer quelques jours ou plusieurs mois.

Julie y vit depuis 2012 : « Cette maison est un lieu d’échanges et de diffusion sur le nucléaire. Il y a une disproportion énorme entre les dangers représentés par le nucléaire et ce qu’en connaissent les citoyens. On est surtout un accueil pour les personnes qui veulent s’informer. C’est aussi un outil pour le mouvement, un endroit où on trouve de l’eau et de la chaleur en hiver. » Pour la jeune femme, « prendre toutes nos brochures, c’est big brother. On veut nous empêcher de penser autrement ». Co-responsable de la maison, son nom est connu de la préfecture : « Je ne suis pas fermée au dialogue. Personne ne nous a contactés dans le cadre de cette enquête. On ne veut pas nous écouter, on veut nous prendre. »

Le bâtiment est régi par une SCI codétenue par l’association Bure Zone Libre et le Réseau sortir du nucléaire. Pour Charlotte Mijeon, une de ses responsables : « Il n’y avait jamais eu de perquisition de cette ampleur à Bure. C’est inacceptable dans un contexte où il y a déjà eu plusieurs blessés graves lors de la manifestation du 15 août dernier [où un jeune homme a reçu une grenade sur le pied – ndlr]. Il y a une volonté de construire des coupables, alors que le projet Cigéo est sous le feu des critiques. Le risque, c’est ce projet, pas les militants. » Sollicitée par Mediapart, la préfecture renvoie vers les services du procureur de la République : « C’est une opération judiciaire. »

 Depuis plusieurs semaines, des opposant.es dénoncent des pressions policières à l’encontre des habitants. Alex, opposant installé à Mandres-en-Barrois raconte : « Parfois je suis dans mon jardin, et des gendarmes me filment en me saluant de mon nom. Pendant qu’on refaisait le papier peint d’une pièce, la fenêtre était ouverte, un gendarme a passé le bras pour filmer l’intérieur avec son téléphone. Ils veulent criminaliser les opposants pour que ça déborde. »

 Jean-François Bodenreider, kinésithérapeute à Gondrecourt, et président de l’association des habitants vigilants (contre les déchets nucléaires) décrit une scène surréaliste, survenue dimanche dernier. Alors qu’il bricole devant sa maison, un 4×4 noir s’arrête. La vitre avant s’abaisse, et une personne prend des photos. « L’homme dit chercher une maison à acheter sur le secteur. Il ne se présente pas. On vit à la campagne dans un contexte de cambriolage, je lui demande de dégager. Là, je vois qu’il est habillé en militaire et qu’il porte un gilet pare-balles. Mon fils qui rangeait du matériel de camping dans le garage s’approche, un marteau en caoutchouc à la main. Il le lance en direction de la voiture. La voiture démarre, puis s’arrête 50 mètres plus loin. Deux gendarmes en sortent, attrapent mon fils et le menottent. » Emmené au commissariat, le jeune homme, étudiant en médecine, est finalement relâché sans poursuite à son encontre. Pour son père, opposant bien connu dans le département, « ils poussent les gens à bout pour qu’un jour ou l’autre quelqu’un commette quelque chose d’irréparable ».

Michel, un habitant, rapporte un échange avec des gendarmes quelques jours après la manifestation mi-août où des heurts ont éclaté. « Je leur ai dit que bientôt ils auraient un permis de tuer les gens. Ils m’ont répondu : “Ta gueule, la prochaine fois dans une manif, on t’aura”. » Une nuit, une cinquantaine de gendarmes font mine de vouloir évacuer la forêt occupée par des militant.es, entament les sommations puis s’en vont « en se marrant », décrit Alex. Un matin, ils s’approchent d’une barricade à l’orée du bois, sirènes hurlantes, puis repartent.

Avant de devenir ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot avait publiquement déclaré son opposition au projet Cigéo. Sollicité par Mediapart mercredi 20 septembre, son cabinet n’a pas réagi.

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18/09/2017

APRÈS CES 2 VIDÉOS VOUS IREZ VOUS INSCRIRE POUR VOUS OPPOSER À l'EPR (cf. article suivant, SVP) ?!

 

Réservez donc une place dans le bus pour St-Lô (50) le 30/09, ici !

 

11:38 Publié dans Bure, EPR, Risques | Lien permanent | Commentaires (0)

11/09/2017

Manifestation contre l'EPR à St Lô le 30 septembre 2017 - Bus au départ d'Angers / Laval / Fougères

STOP EPR

Manifestation à Saint Lô

Samedi 30 septembre 2017 - 14h 30

Place de la Mairie

SDN 49 organise un bus pour se rendre à cette manifestation à St Lô dans la Manche.

Trajet Aller :

Pour un Départ d'Angers, rendez-vous Place de la Rochefoucauld à 8 h 45 pour un départ à 9 h 00 - Tarif : 20 € ou 20 Muses.

Le bus passera par Laval : prise en charge de passagers à 10h15/10 h30 rue Charles Toutain derrière le Centre Commercial entre le Campanile et la Route de Fougères – Tarif 10 €

Le bus passera également par Fougères : prise en charge de passagers à 11h00/11h15 (le lieu exact sera précisé par mail après votre inscription) - tarif 9 €

Arrivée à Saint Lô vers 13h/13h30

Trajet retour :

Départ de Saint Lô vers 17h00 – arrivée à Fougères vers 19h00 – arrivée à Laval vers 19h45 et arrivée à Angers vers 21h00.

Merci de vous inscrire en cliquant sur le lien suivant :

https://framaforms.org/pre-reservation-bus-pour-manifesta...

 

Merci de votre mobilisation.

Le C.A. de SDN 49

 

Plus d'infos : www.can-ouest.org

 

08/09/2017

Manifestation contre l'EPR à St Lô le 30 septembre 2017 - Bus au départ d'Angers

STOP EPR

Manifestation à Saint Lô

Samedi 30 septembre 2017 - 14h 30

Place de la Mairie

 

SDN 49 organise un bus pour se rendre à cette manifestation à St Lô dans la Manche.

Départ d'Angers, Place de la Rochefoucauld le samedi 30 septembre à 9 h 00

Retour prévu à Angers le samedi 30 septembre vers 21 h00.

Tarif : 20 €

Merci de vous inscrire en cliquant sur le lien suivant :

https://framaforms.org/pre-reservation-bus-pour-manifesta...

 

Merci de votre mobilisation.

Le C.A. de SDN 49

 

Plus d'infos : www.can-ouest.org

 

 

18/08/2017

Bure: «Juste avant que mon pied saute, j’ai vu une grenade exploser à hauteur de tête»

Par
 
Un jeune homme a été grièvement blessé à Bure par une grenade lancée par les gendarmes, le 15 août. Il risque de perdre son pied. Les manifestants décrivent des scènes d'une extrême violence, mais la préfecture de la Meuse affirme avoir riposté avec des moyens proportionnés. Et reste évasive sur les « informations circulant sur les réseaux sociaux ».

ne pluie de grenades, des explosions à hauteur de visage, des corps projetés en l’air comme s’ils sautaient sur une mine, des enfants éclaboussés par le canon à eau de la gendarmerie : quarante-huit heures après la manifestation contre Cigéo, le site d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure, aux confins de la Meuse et de la Haute-Marne, des opposants accusent les gendarmes d'avoir mis en place une stratégie de la tension et décrivent des scènes d'une violence extrême.

 

Robin, gravement blessé à Bure, sur son lit d'hôpital, le 17 août 2017. Robin, gravement blessé à Bure, sur son lit d'hôpital, le 17 août 2017.
Le cas le plus grave concerne Robin, père de deux enfants, grièvement blessé par une grenade GLI-F4 qui a brisé la plupart des os de son pied. Actuellement hospitalisé, il risque l’amputation de ses cinq orteils.

 Par le biais d’une tierce personne, il écrit ce récit, transmis à Mediapart puis diffusé dans un communiqué : « Mon pied est dans un sale état, la grenade l’a creusé sur une profondeur de 3 cm et un diamètre de 13 cm, les os sont pour la plupart brisés. Certains ont même disparu, pulvérisés. La chaussure a été explosée, le plastique a fondu et s’est engouffré dans la plaie, si bien qu’une infection est probable, ce qui nécessiterait l’amputation des cinq orteils. À cela s’ajoute une trentaine d’éclats répartis dans l’autre jambe. Les gendarmes ont tiré une quinzaine de grenades assourdissantes, ils ne couraient aucun danger. Juste avant que mon pied saute, j’ai vu une grenade exploser à hauteur de tête. »

Journaliste et réalisateur, Sébastien Bonetti a filmé la manifestation du 15 août. Il raconte s’être senti « en danger physique » pour la première fois dans une manifestation : « Alors que je tenais ma caméra, par trois fois, j’ai failli me prendre une grenade dans le visage. Si quelqu’un ne m’avait pas crié “cours !”, à chaque fois, je me la prenais. Je me suis senti visé. J’ai vu des grenades éclater à deux mètres du sol, au niveau du visage des gens. C’était hallucinant. Quand je suis reparti, j’étais sous le choc. On est passé à rien d’avoir un mort à Bure. » Il décrit aussi le puissant jet du canon à eau s’abattant sur le cortège alors que s’y trouvaient des enfants.

 

Restes de la grenade GLI F4 qui a blessé Robin, recueilli par des manifestants. Restes de la grenade GLI F4 qui a blessé Robin, recueilli par des manifestants.

 

Yann, un manifestant, a vu la grenade à effet de souffle tomber sur le pied de Robin : « C’était en fin de manif. Il tournait le dos aux gendarmes, et faisait partie de ceux qui criaient : “C’est fini, on rentre.” J’étais à 20 mètres de lui environ. J’ai vu un truc arriver et exploser en tombant sur son pied. Dans la seconde, son pantalon était déchiqueté. »

D’après lui, la grenade a été tirée depuis une distance de 100 mètres. Après la dispersion de la manifestation, il est retourné sur place : « J’ai retrouvé un cratère de 40 cm de diamètre, noir, calciné, dans lequel on a retrouvé des morceaux de tissus et de cuir déchiqueté de la botte du copain, et l’ogive de la grenade. » Sébastien Bonetti a également été témoin de la blessure : « J’ai vu son pied exploser. C’est la première fois de ma vie que je voyais ça. Sa chaussure a explosé, son pied pendouillait. »

 

Des manifestants ont prélevé les restes de grenades retrouvés au sol après la dispersion du rassemblement. Selon leur décompte, entre 15 et 30 grenades GLI-F4, contenant 25 grammes de TNT, ont été tirées par les gendarmes le 15 août. Ils ont retrouvé les restes de 2 à 6 grenades de désencerclement, entre 30 et 80 grenades lacrymogènes MP7 à main et avec propulseur ainsi que 5 à 15 balles de gommes de 40 millimètres de diamètre, lancées par des LBD. Un autre manifestant décrit une ferme bombardée de lacrymogènes et des vaches asphyxiées par les gaz dans un hangar.

 

Robin : « La volonté des forces de l’ordre à ce moment-là est très clairement de blesser ou de tuer, dans le but de terroriser ceux qui se battent et ceux qui ne se battent pas encore. Sur le brancard de l’équipe médic [services médicaux autogérés par les militants – ndlr], dont je salue le courage et l’efficacité, j’entendais encore les grenades exploser. Malgré le brutal changement que cette blessure va provoquer dans ma vie de père de deux enfants en bas âge, j’appelle plus que jamais à continuer le combat, à le prendre ou à le reprendre pour certains. »

Alice, membre de l’équipe médics, ces équipes médicales auto gérées par les militants, raconte à son tour : « Quand on a évacué les blessés, tout à la fin, on a eu l’impression de se faire canarder. On s’est pris deux ou trois grenades de désencerclement dans les jambes. C’était tellement violent. Des personnes sautaient en l’air, comme si elles avaient marché sur une mine. Ça gueulait “médic !” de partout. Il y a eu un mouvement de panique. Des gens se sont attroupés pour donner un coup de main et se relayer pour porter les gens. Il y a eu un grand élan de solidarité. » Quand les secours sont arrivés, ils semblaient démunis, se souvient-elle : « Il faut arrêter d’utiliser des armes de guerre contre des civils car les secours ne sont pas formés pour y faire face. »

La préfecture ne répond à aucune question précise

Plusieurs manifestants joints par Mediapart décrivent des séquences confuses, voire chaotiques, de lancers de grenades, en cloche, sur les manifestants. Mais selon Matthieu, un opposant qui se trouvait, lui, dans le bois Lejuc occupé par les anti-Cigéo, à 4 ou 5 kilomètres de là, en surplomb et équipé de jumelles, « une rangée de gendarmes mobiles a tiré des gaz lacrymogènes [vers la fin de la manifestation] au-dessus d’une ligne de leurs collègues, traçant ainsi une ligne entre eux et les manifestants. Il y a eu ensuite un deuxième tir, qui est arrivé en plein dans la manifestation, séparant environ 30 % des personnes du reste du groupe, puis encore deux tirs, parfaitement droit à gauche et à droite. De là où je me trouvais, cela dessinait un carré parfait de fumée, montrant à quel point tout était très bien maîtrisé. Les manifestants se sont retrouvés piégés à l’intérieur de ce carré ».

Au total, les opposants dénombrent au moins une trentaine de blessés, mais pensent que certaines personnes ont préféré ne pas montrer leurs blessures, par crainte de la police. À l’hôpital de Nancy, les gendarmes ont visité à deux reprises la chambre de Robin, dont une fois pour perquisitionner ses vêtements.

La préfecture de la Meuse, elle, ne fait état que de quatre appels des manifestants aux services de secours et trois hospitalisations. Elle ne reconnaît pas pour l’instant officiellement de responsabilité dans la blessure de Robin, considérant que des vérifications sont en cours et qu'il est trop tôt pour se prononcer. A l'oral, elle se contente de reconnaître que le jeune-homme a bien été blessé lors de la manifestation. C'est une réalité en effet difficile à contester. La situation du jeune-homme n'est même pas évoquée dans le nouveau communiqué diffusé le 17 août par les autorités locales, en réponse à la diffusion du message du blessé. Par contre, elles s'autorisent une mise en garde : « Les informations qui circulent sur les réseaux sociaux méritent des vérifications rigoureuses. » Pourtant, selon les opposants, la police a auditionné le blessé pendant une heure et demie l'après-midi du 16 août.

 

Munitions utilisées par les gendarmes le 15 août à Bure, retrouvées par des manifestants. Munitions utilisées par les gendarmes le 15 août à Bure, retrouvées par des manifestants.

 

Dans un communiqué commun, l’association des élus opposés à l’enfouissement des déchets nucléaires (Eodra) et le collectif contre l’enfouissement des déchets radioactifs (Cedra) se disent « abasourdis » par « la violence des forces de l’ordre, que l’on peut résumer en un mot (deux) : répression totale ». Ils ajoutent avoir « une pensée sincère envers tous les blessés, mais nous dénonçons par ailleurs les perquisitions subies dans les chambres d’hôpital des manifestants ; autres débordements de cette notion de violence qui représente bien, dans ce cas, l’amoralité et l’étendue de ses multiples facettes ».

Sollicité à plusieurs reprises par les opposants à Cigéo, le ministre de la transition écologique ne leur a pas répondu. Lors du festival Bur’lesque, tenu le week-end dernier, ils ont exhumé une photo de Nicolas Hulot brandissant une affichette « non à Cigéo », datant de 2016. Son cabinet n’a pas donné suite aux demandes de Mediapart.

 

Photo de Nicolas Hulot en 2016 contre Cigéo Photo de Nicolas Hulot en 2016 contre Cigéo

De son côté, la préfecture de la Meuse répond que la manifestation du 15 août « s’est effectuée sans déclaration ni encadrement » malgré sa proposition d’en « permettre le déroulement normal ». Elle estime que parmi les 300 manifestants – les opposants affirment qu’ils étaient près d’un millier – « la majorité portait une tenue (casques, cagoules, vêtements noirs) et des objets (pierres, bâton, barres de fer…) qui traduisaient d’emblée leurs intentions. De fait, l’agression des forces de l’ordre par ces groupes a été immédiate, gratuite et extrêmement violente ».

 

D’après les services de l’État, « les opposants ont arraché du mobilier urbain et construit des barricades auxquelles ils ont mis le feu. Ils ont jeté des pierres, des cocktails Molotov et des engins explosifs en direction des gendarmes. C’est ainsi que deux gendarmes ont été blessés, victimes de traumatisme sonore. Face à des techniques de combat aussi violentes, il était indispensable que les gendarmes se protègent et ripostent par des moyens adaptés dont l’usage a été proportionné à la violence des attaques dont ils faisaient l’objet ».

Les opposants accusent, eux, les gendarmes d’avoir fait dégénérer la situation en bloquant le cortège, contraignant les manifestants à traverser le village tout proche de Saudron. Aucune interpellation n’a eu lieu sur place. Mais la préfecture ajoute que « des observations ont été faites, des images ont été prises et des vérifications sont en cours par les forces de l’ordre ».

Quel enchaînement de décisions a conduit au lancer de grenade qui a gravement blessé Robin ? Combien de projectiles ont-ils, en tout, été utilisés par les gendarmes ? Les forces de l’ordre ont-elles pris le risque de causer un ou plusieurs morts à Bure le 15 août ? La préfecture ne répond à aucune des questions posées par Mediapart.

À la lecture des témoignages que nous avons recueillis, il est pourtant impossible d’ignorer les similarités avec la stratégie de la tension qui a entraîné la mort de Rémi Fraisse à Sivens, en octobre 2014. Après le décès du jeune homme, l’ancien ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a interdit les grenades offensives (retrouver l’article de Louise Fessard à ce sujet). Mais l’usage des grenades GLI reste autorisé, malgré leur dangerosité. En 2014, Mediapart avait interviewé Pascal Vaillant, un manifestant gravement blessé au pied par une munition de ce type lors d’une manifestation. Il n'a jamais obtenu gain de cause auprès de la justice. La France est le seul pays en Europe à utiliser des munitions explosives en opération de maintien de l'ordre contre des manifestants.

11/05/2017

Voyage à côté de Bure en Champagne (St-Dizier) : samedi 20 mai !

 

Arrêtons de penser que la catastrophe nucléaire n'arrivera pas en France...
(surtout si nous ne sommes pas de plus en plus nombreux à le dire haut et fort et à lutter sur le terrain !)

Vous voulez voir comment finit l'électricité radioactive d'EDF (ElecDéchetsdeFrance) une fois consommée ?
(car oui, les déchets radioactifs sont la face cachée de l'électricité nucléaire éphémère, alors que la radioactivité contamine les territoires nucléarisés pour des millénaires !)

Lutter contre le projet de poubelle nucléaire à 2 h de Paris (St-Dizier dans la Haute-Marne), c'est crier : "Cigéo-Bure, je dis NON !"

 

 

 

 

Des Artistes, des Militant-e-s de l'Ouest (et d'ailleurs) et des Politiques français-e-s sont solidaires de la lutte à Bure (55)...

La lutte contre la contamination à perpétuité de l'Est de la France compte sur vous pour accentuer la pression !
(https://www.flickr.com/photos/petition-anti-bure)


En 5 clics, vous pouvez vous inscrire (avant le samedi 13 mai SVP) pour avoir une place dans le bus affrété par les militants nantais, le samedi 20 mai
ici >>> https://www.inscription-facile.com/form/3yWRGg3QkrFBQUpSeAI0







Merci d'avance si vous vous inscrivez !
On lâche rien...